Débuter en argentique

Ce post fait suite à la réponse de Boncamon sur la partie "que conseiller a un débutant" où Boncamin conseillait de tater à l'argentique.

Personnellement,j'en ai fait gamine, mais ca remonte, et j'aimerais effectivement découvrir. Cependant, je suis grave novice , et j'ai un certain nombre de question :
-est ce qu'il faut de la place ? (je me souviens de plusieurs bains ... ) ?
- Le materiel (pour le bain, pour le papier, la pellicule) revient-il cher ?
- Y'a-t-il beaucoup à apprendre ?

Il existe énormement d'appareils argentique sur le marché de l'occase, comment bien choisir ?

Il y a deux approches. Soit on fait tout en argentique (de la PdV au tirage) soit on utilise du film qu'on scanne avec un scanner qui autorise le scan de film.

Dans le premier cas (total argentique) oui le papier a un coût et oui il faut de l'organisation (à défaut de place), car il faut une chambre noire. Mais beaucoup pratiquent sans problème dans des studios ou leur chambre d'étudiant (l'agrandisseur sur la machine à laver, les cuvettes dans le bac à douche, etc. ) Si on est organisé, motivé et rigoureux (on range bien etc.) le tirage ne pose pas trop de problème. Si on a pas la place pour des cuvettes, on peut utiliser des cuves rotatives (des cuves fermées, on ne passe pas le papier d'un bac à l'autre, on laisse le papier dans la cuve, et on la remplit avec les différents produits, comme pour le développement film). Question budget, aujourd'hui des labos complets se vendent des clopinettes, voire même sont donnés par des anciens utilisateurs qui n'arrivent pas à se résoudre à s'en débarrasser. En fait l'investissement est plutôt temporel : c'est laborieux (mais c'est ça qui est bon) et au début il faut bien quelques mois de travail sérieux et surtout régulier (avec un bouquin, ou quelqu'un pour conseiller) pour sortir des trucs satisfaisants.

Le papier est cher, mais il faut savoir d'une part que depuis quelques années les produits de marques moins chères mais de très bonne qualité (notamment des pays de l'est) sont mieux distribuées. De toute façon même en numérique le noir et blanc coûte cher, si on imprime soit même, du bon papier et des bonnes encres (sans parler du calibrage etc.) c'est cher, de même si on fait imprimer chez un pro. Je ne parle pas de tirages sur papier photo couleur classique, ça n'a rien à voir, mais de vrais tirages d'art. Enfin c'est évident que là on sélectionne LA photo qui vaut le coup d'être tirée, très pédagogique.

Après pour s'y mettre on peut se limiter à la première étape, le développement de film. C'est déjà très formateur, et on arrive très vite à de bons résultats, vu qu'il s'agit grosso-modo d'une "recette" à appliquer. L'investissement est minime (on trouve des cuves à 15euros d'occase, les produits sont pas très chers), et ça ne prend que très peu de place. On peut même se passer de l'aménagement d'une chambre noire, en utilisant un manchon (30euros). Après pour faire quelque chose de ses films, il faut un scanner. Neuf on en trouve des potables aux alentours de 200 euros, d'occase beaucoup moins (les modèles de scan sont remplacés assez régulièrement pour un gain de performance qui n'est pas énorme, un vieux truc à 50euros est tout à fait honorable).

Les pellicules courantes coûtent pas très cher, et puis on apprend à ne pas déclencher à tort et à travers.

Pour complèter une pratique en numérique, je conseillerais plutôt de se mettre au moyen format. Pour de très nombreuses raisons. Déjà on a des négas de grande taille, ce qui apporte un gain qualitatif certain (de 6cm x 4.5cm sur les appareils les plus "petits" et jusqu'à 6x9 sur les plus grands, la grande majorité étant à 6cmX6cm, soit une image carrée). Plus le négatif est grand est plus il est "facile" à scanner, même (je dirais plutôt "surtout") sur un matériel entrée de gamme. Ensuite le dépaysement est important par rapport à un reflex numérique. Les pellicules font 12 images en moyennes, ça force à ne pas déclencher à tort et à travers. La composition sur dépoli est par la force des chose plus réfléchie. Le rapport avec le sujet photographié et différent, on a moins une attitude de "tir au fusil", vu que l'appareil ne s'intercale pas entre le sujet et le photographe. Ces appareils ne sont souvent pas dotés de cellules intégrées, il faut donc faire la mesure d'expo séparément - ce qui pousse à prendre son temps et à réfléchir, toujours la même histoire. Enfin si on ne cherche pas les sacro-saints Blad ou Rolleiflex on trouve des appareils honorables à partir de 50euros, jusqu'à 200/300euros.

Question budget je dirais donc 50euros pour le développement avec les produits.
Pour le boîtier entre 50 et 150euros pour débuter, compter 50euros en plus pour une cellule à main (mais bon si vous avez déjà un numérique ça peut servir de cellule dans un premier temps). Le yashica mat est un très bon appareil pour débuter, on en trouve autour de 100euros.
Un scan c'est 200euros neufs à 50euros d'occase (si on est patient).
Un labo complet... le prix dépend beaucoup de l'objectif de l'agrandisseur, et du modèle d'agrandisseur (si on fait du moyen format ou du format 24x36 classique). Je dirais 200euros grand maximum, jusqu'à beaucoup moins !
20/30euros pour un bon livre (la Bible étant le "Noir et Blanc de la prise de vue au tirage" de Bachelier).